Pour pouvoir obtenir des résultats à l’entraînement, il est important d’effectuer un travail spécifique à un volume et une intensité suffisante pour stimuler des adaptations physiologiques. Chez l’athlète d’endurance, cela signifie souvent augmenter sa capacité aérobie ou être en mesure de maintenir un effort élevé pour une période prolongée. Chez l’athlète de puissance et de vitesse, cela signifie souvent courir plus vite ou être plus explosif. L’entraînement effectué par l’athlète n’est toutefois qu’une partie de l’équation menant à l’atteinte de la performance sportive. L’autre partie de cette équation est le repos et un déséquilibre entre l’entraînement et la récupération est souvent considéré comme du surentraînement (Meeusen et al., 2013).
Un peu de théorie
Lorsque l’on s’entraîne, la séance réalisée consiste en une charge d’entraînement qui amène temporairement une baisse de la capacité du corps à fonctionner de manière optimale. Selon l’intensité de cette charge d’entraînement, le corps peut prendre quelques heures à quelques jours à récupérer. Or, pour obtenir des gains, il faut que les séances suivantes soient réalisées lorsque le corps est en état de surcompensation. Si on applique un stimulus (séance d’entraînement) pendant la récupération ou de compensation, le corps n’a jamais vraiment la chance de s’adapter et la fatigue continue de s’accumuler et les performances sportives se détériorent (Selye, 1976).
Surmenage ou surentraînement?
Il existe une différence minime, mais importante entre les deux conditions. Bien qu’elles entraînent une diminution de la performance sportive avec ou sans symptômes physiques ou psychologiques, on peut récupérer du surmenage dit «fonctionnel» après 2 semaines de repos ou avec un entraînement adapté comme en période d’affûtage. Lorsque la baisse de performance est plus prononcée, on parlera d’un stade de surmenage « non fonctionnel » pouvant mener ensuite au surentraînement (Meeusen et al., 2013).
Quels sont les symptômes?
Les symptômes du surentraînement sont variés; c’est là une des raisons pour laquelle il faut avant tout exclure toute condition médicale. Parmi les symptômes les plus communs, on note une baisse de la performance sportive, une augmentation de la fatigue, une sensation de jambes lourdes, des douleurs musculaires, une perte d’appétit, de l’irritabilité, de l’anxiété et des difficultés à dormir (Budgett, 1998).
Quelles en sont les causes?
Les causes du surentraînement peuvent être nombreuses, allant d’une erreur dans la planification de son entraînement à des sources de stress extérieures à l’entraînement comme la période d’examens, le stress financier, le stress familial, etc. En ce qui concerne l’entraînement, une période d’entraînement intensif où la charge d’entraînement totale sera plus élevée qu’à l’habitude ou un entraînement monotone avec peu de variabilité, entre autres, peuvent vous rendre à risque de contracter des infections respiratoires mineures et éventuellement, au surentraînement (Foster, 1998).
Comment le prévenir?
Lorsque l’on pousse l’organisme à l’échec (si l’on veut se rendre jusque-là!) et donc, au stade du syndrome du surentraînement, cela peut prendre des mois et même des années avant de s’en remettre. La meilleure approche réside donc dans la prévention du surentraînement. Il est recommandé de suivre un programme d’entraînement personnalisé à ses besoins, à ses objectifs et qui offre une surcharge progressive à l’organisme. On devrait également varier ses séances d’entraînement de manière à alterner des séances plus intenses avec des séances plus légères favorisant la récupération. Finalement, il est important de favoriser une alimentation appropriée à ses objectifs d’entraînement et d’incorporer des activités de récupération quand cela est approprié (Hackney & Battaglini, 2007; Meeusen et al., 2013).
Cet article a été écrit en collaboration avec XR Performance
Sources :
Budgett, R. (1998). Fatigue and underperformance in athletes: the overtraining syndrome. British Journal of Sports Medicine, 32(2), 107–10. Retrieved from http://www.pubmedcentral.nih.gov/articlerender.fcgi?artid=1756078&tool=pmcentrez&rendertype=abstract
Foster, C. (1998). Monitoring training in athletes with reference to overtraining syndrome. Med. Sci. Sports Exerc., Vol. 30, No. 7, Pp. 1164-1168, 1998., 1164–1168.
Hackney, A. C., & Battaglini, C. (2007). The overtraining syndrome: neuro-endocrine imbalances in athletes. Brazilian Journal of Biomotricity, 1(2), 34–44.
Meeusen, R., Duclos, M., Foster, C., Fry, A., Gleeson, M., Nieman, D., … Urhausen, A. (2013). Prevention, diagnosis, and treatment of the overtraining syndrome: joint consensus statement of the European College of Sport Science and the American College of Sports Medicine. Medicine and Science in Sports and Exercise, 45(1), 186–205. doi:10.1249/MSS.0b013e318279a10a
Selye, H. (1976). The stress of life: Revised edition (p. 515). Montréal, Qc: McGraw-Hill.